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[Grèves] Commentaire philosophico-centriste indigeste

Mardi 13 Novembre 2007
Voici une bafouille que j'avais originellement postée en commentaire sur un blog; le titre de ce billet vient de l'un des commentaires qui ont suivi, qui disait que ma contribution était un "Commentaire philosophico-centriste indigeste". Indigeste, c'est sur, mais "centriste" ?

On ne trouve rien quand on cherche "action anti grévistes" sur Google. Enfin, si, on trouve : "L'extrême droite au secours des anti-grévistes", "Anti-grévistes en colère, le caviar il est trop cher", et autres phrases du même tonneau.

Alors quoi ? Dois-je conclure que je suis un vieux réac' bourgeois si je ne soutiens pas la grève, ou même si je pense que ce n'est pas un bon moyen pour faire avancer les choses ?

Qu'est ce que je leur ai fait, aux agents sncf ? Pourquoi ils me gênent dans mes déplacements à cause d'un désaccord avec leur direction ? Et si tout le monde faisait pareil ?

Ils sont obligés de justifier ça en se présentant comme des "défenseurs des libertés de tous", en personnes qui combattent le méchant capital qui écrase les gens ... Un peu comme les supermarchés en fait, dont les récentes campagnes d'affichage, du style "contre la vie trop chère !", ou "oui au pouvoir d'achat", sont mieux foutues que des tracts de l'opposition.

Chacun cherche à défendre son bout de gras, mais les politiques doivent réussir à faire avancer l'ensemble de la population; les décisions ne peuvent avantager tout le monde, tout le temps, la pratique de la politique n'est faite que de ruse.

L'homme (ou la Femme smiley: sourire ) politique doit biaiser pour faire avancer les choses, mais aussi pour garder sa place. Vu que la France est, du point de vue des assassinats politiques, un pays assez calme, "garder sa place" revient à conserver ou améliorer sa popularité, notamment par l'utilisation des médias (Je me demande d'ailleurs ce que Machiavel aurait pensé de la presse et de la télévision, acteurs à part entière de la vie politique d'aujourd'hui).

Ainsi le politique ne peut dire "oui, vous vous faites avoir sur ce coup là, mais c'est pour le bien de tout le reste de la population", il doit inventer des arguments, dire au 20 heures "Je ne suis pas d'accord. Ils ne se font pas, comme vous le dites, 'enculer à sec'. etc, etc.". Mais si on fait partie, ou que l'on a l'impression de faire partie, d'une population qui se fait "avoir" à chaque fois ? Qu'attendre d'un gouvernement qui vous dit "bon, écoutez, ça ne sera jamais votre tour, allez bosser, regarder la télé, et jouer au loto." La lutte n'est elle pas, alors, justifiée ?

Une part en moi se dit qu'ils ont raison de gueuler, tout le monde est égoïste, moi même je ne sais pas si je ne dirais rien si on réduisait ma retraite ... Mais mon propre égoïsme me fait les haïr, parce qu'ils m'empêchent de me rendre là où je veux aller, parce qu'ils empêchent ma sœur de se rendre chez son médecin. Je dois être immunisé contre le syndrome de Stockholm.

A coté de ça, on entend, parfois, de bons arguments, venant d'un coté (l'état) comme de l'autre (les responsables des syndicats), mais ils sont noyés dans un océan de remarques de merde, d'arguments boiteux et de phrases à la con, énoncés sous le coup de la colère, ou par des gens qui connaissent mal le sujet (voire même les deux); Dans la plupart de ces "non-débats", pas de belles lettres, de phrases bien faites, d'habile rhétorique... C'est juste à celui qui aura la plus grosse. Les pêcheurs bretons créent trois barrages de pneus enflammés avant même de rencontrer Sarkozy; Il s'agit simplement de faire des dégâts, du bruit, pour montrer qu'on est "déterminés"... super.

Bravo, vous avez la plus grosse, et l'atmosphère vous remercie pour le coup des pneus brulés.



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Et, concernant la "gréve" des étudiants :
manu